Tigre du poirier
Connaissance sur l'espèce[modifier | modifier le wikicode]
Description[modifier | modifier le wikicode]
Le tigre du poirier, Stephanitis pyri (Fabricius, 1775)[1] est une punaise parasitaire, insecte piqueur, de la famille des Tingidae. Il s'agit de petites punaise de 3 à 4 mm de longueur au stade adulte.
- Œufs : de très petites tailles (0.5mm) généralement positionnés le long ou à proximité des nervures.[2]
- Larves : similaire aux adulte, 1-2 mm, aptère.[3] Souvent plus sombres.[2]
- Nymphes : Il existe 4 stades de nymphes. Elles sont noires et épineuses et mesurent entre 1 et 2 mm.[2]
- Adultes : Au stade adulte, les tigres du poiriers mesure entre 3 et 4 mm de longueur. Les larves similaires aux adultes mais de plus petites tailles (de 1 à 2 mm) sont dépourvu d'ailes.[3]
Cycle biologique[modifier | modifier le wikicode]
- Hiver : les tigres du poirier adultes hivernent dans les débris végétaux au sol et dans les anfractuosités des végétaux.
- Printemps : Au débourrage des premières feuilles, les adultes rejoignent le revers des feuilles et commencent à se nourrir et à se reproduire. La première ponte à lieu courant mai. Les femelles pondent sur le limbe de la feuille et au niveau de la nervure centrale. Les œufs sont recouverts d'une gouttes d'excrément noirâtre.
- Été : Muni de rostre, les jeunes tigres du poirier vont se nourrir de la sève des feuilles et arriver à maturité en Juin. La deuxième génération naitra en juillet, puis la troisième génération en septembre.
- Automne : La troisième génération, née en septembre, continueront de se nourrir de la sève des feuilles avant de s'enfuir dans le sol ou dans le anfractuosités des plantes.[4][5]
Répartition géographique[modifier | modifier le wikicode]
Le tigre du poirier, Stephanitis piri, est une punaise autochtone de France métropolitaine, présente naturellement. L'espèce se rencontre sur tout notre territoire. Il est relativement fréquent dans les vergers de poiriers.[4]
Espèces végétales concernées et dégâts occasionnés[modifier | modifier le wikicode]
Espèces végétales concernées[modifier | modifier le wikicode]
Le tigre du poirier impacte beaucoup de végétaux de la famille des Rosaceae. Les espèces végétales sauvages pouvant être impactée par ce parasite sont (liste non exhaustives) :
- Castanea sativa
- Crataegus laevigata
- Crataegus germanica
- Crataegus monogyna
- Malus sylvestris
- Pyrus communis subsp pyraster
- ...
Dégâts occasionnés[modifier | modifier le wikicode]
- Parties végétales concernées : feuilles. Les individus se nichent au revers des feuilles.
- Symptômes :
- Le prélèvement de sève par les piqûres d'alimentation sur la face inférieure des feuilles provoquent une dépigmentations de l’épiderme des feuilles par petites tâches.[2][3] (1)
- Présence de petites tâches noires brillantes (excréments) au revers des feuilles. La fumagine (complexe de champignons noirâtres) peut se développer sur ces excréments et diminuer les échanges gazeux au niveau du feuillage.[2][3] (2)
- Décoloration ou brunissement des feuilles, chute de feuilles.[3]
- Affaiblissement général et diminution de la croissance du végétal.[2]
- Transmission de virus possible.[2]
- Tigre DuPoirierF2.jpg
Brunissement des feuilles
Confusions possibles[modifier | modifier le wikicode]
Ne pas confondre les symptômes du tigre du poirier avec la chlorose et des piqûres d'autres insectes suceurs ou d'acariens comme les Thrips ou autre.
Suivi de la pression du ravageur[modifier | modifier le wikicode]
Indice de suivi | Observations |
---|---|
0 | Absence de formes mobiles et de piqûres foliaires |
1 | Quelques formes mobiles et dépigmentations foliaires par point |
2 | Formes mobiles, dépigmentations et jaunissement foliaires bien visibles |
3 | Abondance de formes mobiles, piqûres et dessèchements foliaires importants, miellat, chute des feuilles |
Méthodes de luttes[modifier | modifier le wikicode]
Historique[modifier | modifier le wikicode]
La punaise tigre du poirier est connue par les jardiniers français au moins depuis le XVIIème siècle. Qualifiée de maladie incurable à cette époque, c'est au XVIIIème siècle que les premiers résultats de luttes apparaissent avec le tabac. En effet, le tigre du poirier ne supporte pas les vapeurs de nicotine ou d'acide cyanhyrique liées au tabac. En 1931 André Paillot affine la technique et recommande d'associer le savon noir à des extraits de tabac ou alors le savon blanc et la nicotine. Lucien Bonnemaison préconise quant à lui la pulvérisation d'une bouillie oleo nicotinée.[6]
Méthode de lutte préventives[modifier | modifier le wikicode]
Favoriser l'installation d'auxiliaire naturels comme les chrysopes ou les punaise prédatrice en favorisant l’implantation de jachères fleuries ou de haies champêtres (comprenant des espèces locales).[4]
Méthode de lutte curatives[modifier | modifier le wikicode]
Lutte chimique[modifier | modifier le wikicode]
- vapeurs de nicotine ou d'acide cyanhyrique liées au tabac[6]
- savon noir + extraits de tabac ou savon blanc + nicotine[6]
Lutte mécanique[modifier | modifier le wikicode]
- Supprimer et brûler les rameaux infestés[2]
Lutte biologique[modifier | modifier le wikicode]
- Favoriser l'installation d'auxiliaire naturels
- En sortie d'hiver, des nématodes habituellement utilisée contre le tigre du platane (Steineruema feltiae) pourrait être utilisé sur les tigres du poirier. Il s'agit de petits vers plats invisibles à l’œil nu qui parasitent les insectes. Ils sont à pulvériser sur la plante, généralement pour éliminer les stades hivernants du tigre.[4]
- Au printemps , des larves de chrysopes habituellement utilisée contre le tigre du platane (Chrysoperla lucasina) pourrait être utilisé sur les tigres du poirier. Ces petits insectes prédateurs se nourrissent de punaises réticulées dans le feuillage des plantes attaquées.[4]
- La punaise Stethoconus cyrtopeltis est un prédateur du tigre du poirier. Elle est naturellement présente en France mais sa faible pression ne réussit par à empêcher les pullulations.[7]
Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ MNHN & OFB [Ed]. 2003-2024. Fiche de Stephanitis pyri (Fabricius, 1775). Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Site web : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/237376 - Le 26 août 2024
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 FREDON Bretagne. Reconnaissance des ravageurs et maladies des végétaux d'ornements. Fredon Bretagne, 2023.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 GUERIN M., 2018. Suivi des organismes nuisibles aux JEVI - Guide des protocoles. Plante & Cité, MAA, 111 p
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 Insectosphere. Tigre du poirier. aout 2024 https://www.insectosphere.fr/tigre-du-poirier.
- ↑ http://ephytia.inra.fr/fr/C/16526/Hypp-encyclopedie-en-protection-des-plantes-Biologie-du-ravageur
- ↑ 6,0 6,1 et 6,2 Phyteis. « Racine carrée des plantes n°4 Le Tigre du poirier » YouTube, publié par Phyteis, 24 avril 2024, https://www.youtube.com/watch?v=tkTJWCrlRuM.
- ↑ http://ephytia.inra.fr/fr/C/16525/Hypp-encyclopedie-en-protection-des-plantes-Caracteristiques-du-ravageur-et-de-ses-degats