Matériel et technique de collecte

Matériel de collecte

Matériel minimum indispensable

• Des seaux de 5 à 20 litres (en fonction de la taille des fruits et graines collectés), à laisser dans la voiture pour vider les graines et faire le transport vers la voiture. Pour vous approvisionner, pensez à la récupération (seaux de restauration collective – écoles, restaurants, boulangeries...). Pour éviter tout problème de renversement, il est conseillé d'avoir des seaux munis de couvercles.

• Un ou plusieurs paniers de collecte de 15/20 litres environ. Toutes sortes de panier ou sac peuvent faire l’affaire, en osier, en plastique, en métal, compartimenté ou non, avec ou sans bandoulière... Cependant, pour des questions pratiques nous vous conseillons tout de même des paniers spécifiques de collecte, ventraux, accrochés par une lanière type “harnais” appuyant sur les épaules et le bas du dos (voir photo ci-contre) : cela a le gros avantage de laisser vos deux mains libres pour collecter les fruits/graines et soulager votre cou (certaines lanières ne passent qu’autour du cou, à éviter). Ils se trouvent assez facilement dans le commerce (compter autour de 30 euros l’unité pour un volume de 10 litres avec harnais).

• Un petit couteau pour vérifier le remplissage et la viabilité des graines notamment pour le charme, le frêne ou les érables. À réaliser en début de collecte et de temps en temps par échantillonnage. Il ne faut pas négliger cette étape, certaines graines sont d’apparence tout à fait “normales”. Ouvrir au couteau régulièrement quelques graines, notamment lors de changement de branche, de sujet et/ou d’orientation pour voir s’il y a présence de graines viables ou non.
• Du papier et un crayon (papier de préférence, cela écrit toujours même par temps humide) pour étiqueter vos collectes, vos sacs et vos seaux
• Les autorisations de collecte si vous êtes sur un terrain privé, voire même également sur les terrains publics pour lesquels vous auriez passé une convention de partenariat (collectivité, syndicat de bassin...)

Matériel non indispensable mais utile

• Un sécateur à main, qui pourra servir pour couper des grappes de petits fruits ou des petites branches supportant les fruits/graines (compter autour de 30 euros pour un matériel de qualité).
• Une perche ou gaule (avec un crochet) pour rabaisser les branches ou gauler* et / ou un échenilloir pour accéder à des fruits/graines positionnés trop haut pour une collecte à la main (compter de 70 à 150 euros pour un échenilloir), à utiliser avec parcimonie, toujours dans le respect du végétal.
• Une échelle, mais cela doit rester ponctuel, vous serez vite fatigué et encombré dans votre collecte.
• Des petites boîtes ou sacs (type papier kraft / sac de supermarché de différentes tailles en fonction des fruits) pour compartimenter votre panier de collecte lorsque vous aurez la possibilité (c’est souvent le cas) de collecter plusieurs espèces en même temps.
• Des gants pour collecter des fruits dans les arbustes épineux ou les fruits très mûrs, collants et ou juteux !
• Un bidon d’eau que vous pouvez laisser dans le coffre de la voiture, notamment pour se laver les mains après une collecte de fruits bien mûrs.
• Un râteau à gazon pour récolter des fruits/graines déjà tombés à terre : glands, châtaignes, fruits durs...• Un ou plusieurs vieux draps ou des bâches plastiques pour les espèces qui se prêtent au gaulage.
• Un peigne “à myrtilles” qui permet de récolter certains fruits sans les abîmer ni les faire tomber. Cependant à l’usage, il se révèle peu adapté à la majorité des espèces (entre 10 à 20 euros l’unité).
• Une carte du site de collecte si vous ne le connaissez pas trop et/ou un téléphone portable pour vous repérer sur géoportail ou bien pour saisir directement vos collectes sur des outils numériques de géolocalisation si vous en possédez. Le téléphone vous permettra également de joindre et d’être contacté en cas de besoin.
• Des vêtements et de bonnes chaussures/bottes adéquates au terrain, de l’eau pour les chaleurs et tout ce qui incombe à une marche à pied et à une journée de terrain (pique-nique...)• Une grosse dose de bonne volonté et de bonne humeur !

Techniques de collecte

Directement sur les arbres / arbustes

C’est la méthode qui est à privilégier dans la plupart des cas. En fonction de la grosseur et de la hauteur des fruits :

• collecte des fruits individuels à la main s’ils sont assez gros ;
• collecte par “arrachage” à la main ou coupe au sécateur pour les petits fruits (grappes, ombelles...).

Si vous devez collecter en hauteur dans les arbres ou grands arbustes :

• privilégiez une coupe à l’échenilloir des sommités fructifiées. Si vous devez collecter en hauteur dans les arbres ou grands arbustes, la pose d’une bâche ou d’un vieux drap au sol est alors utile.

• sinon collecte avec une échelle mais cette technique est fastidieuse et peu efficiente d’un point de vue temps et sécurité. À réserver aux sites facilement accessibles et/ou pour les espèces peu présentes.

Collecte au sol

• Collecte des fruits/graines tombés au sol. L’inconvénient est surtout physique : obligation de se baisser à chaque fruit sur une surface qui peut être relativement grande.
• Afin d’éviter de trop se baisser, un ratissage des fruits/graines tombés au sol peut être effectué avec un râteau type râteau à gazon. Cela permet de centraliser les fruits/graines au même endroit mais il faut ensuite les trier. Le gain de temps n’est pas forcément avéré.
• Si vous pouvez suivre et anticiper la maturité et la chute des fruits/graines, vous pouvez tendre ou poser des bâches au sol sous l’arbre 8 à 15 jours avant la maturité pour faciliter la collecte. Il faut cependant posséder un certain nombre de bâches, se déplacer sur le site pour les poser, sans oublier l’éventualité d’un vol du matériel sans surveillance sur le site et l’acceptation du propriétaire du site.
• Après gaulage : étaler une bâche plastique ou un vieux drap sous l’arbre et secouer les branches avec une perche. Les fruits mûrs tombent. Cette technique ne fonctionne pas pour toutes les espèces.

Trucs et astuces

Matériel de collecte

1. S’habiller de vêtements longs, même par temps chaud, car on récolte aussi des tiques dans les haies...
2. Bien caler les seaux ou cagettes dans la voiture pour éviter qu’ils ne se renversent.
3. Anticiper autant que possible la météo : une collecte par temps sec est plus efficace et plus agréable. Par temps de pluie, pensez à prévoir un équipement adapté. De plus, des fruits mouillés demandent une plus grande vigilance lors du stockage avant nettoyage (risques accrus de pourriture, de fermentation...). Les fortes pluies et le vent peuvent également entraîner de grosses pertes de fruits, ne pas trop attendre pour aller collecter après de telles intempéries.

Techniques de collecte

1. Il faut chercher des sites où un maximum d’espèces sont “à hauteur d’homme”, donc facilement accessibles sans outil ou échelle, ce qui vous fera gagner beaucoup de temps. Ainsi préférez les sites avec des cultures ou des pâtures à moutons plutôt qu’à bovins qui “grignotent” les haies, ce qui imposent de lever “haut” le bras.
2. Bien faire le tour de l’arbre, de la haie ou du bosquet : selon l’exposition des branches, il peut y avoir des différences notables de maturité entre l’est et l’ouest du végétal.
3. Réaliser une identification forte pour les espèces à risque de confusion (ex : sous-espèce du cornouiller sanguin ssp australis à ne pas collecter), ce qui nécessite de disposer du matériel adéquat (fiches avec les critères botaniques de reconnaissance et loupe notamment).
4. Pensez au nettoyage et à la désinfection des outils de coupe (sécateurs, échenilloirs...) entre deux sites de collecte, voire entre chaque arbre et arbuste collectés sur un même site. Ceci afin d’éviter d’être – involontairement – le vecteur de transmission de maladies.
5. Un pré-tri des fruits peut être fait en marchant pendant le retour à la voiture, cela fera gagner du temps.
6. À deux (ou plus) c’est mieux ! C’est plus convivial et plus sécurisant. Veillez toutefois à ne pas être trop nombreux afin de ne pas “abîmer” le site. Pour des “collectes collectives” (avec un groupe de bénévoles par exemple), toujours choisir de grands sites, être bien organisés et bien encadrer le groupe.
7. Être opportuniste en ayant toujours du matériel de collecte dans la voiture pendant la période de collecte. Il n’est pas rare, à l’occasion d’une simple balade, de tomber sur un sujet bien garni en fruits.
8. Pensez à noter le nombre d’individus prélevés sur chaque site.

Notes et références

Cet article est principalement extrait de la référence suivante : AFAC Agroforesteries. Guide technique - Collecte et mise en culture d'arbres et arbustes sauvages et locaux, 2ème édition mars 2021 [en ligne] https://afac-agroforesteries.fr/wp-content/uploads/2021/06/guide_technique_collecte_mise-en-culture.pdf

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