Bonjour,
Comme sur l'autre post, avec peu de recul et en technique semis pleine terre, je peux te donner quelques essais qui concernent cette année un peu particulière, très froid et pluvieux au printemps, 2 mois de sécheresse et, enfin, ça s'est mis à pousser à partir de mi-septembre chez moi.
Dans le Lot, climat à la croisée de l'océanique altéré, continental, influences méditerranéennes voire des relents montagnards quand ça nous vient du Massif-Central... Bref, il fait chaud et très sec la plupart des étés, et très froid l'hiver avec des gelées qui peuvent être tardives. L'automne est en général assez doux et régulièrement arrosé.
Les premiers semis ont démarré mi février avec les cornus sanguinea et corylus avellana en stratifications extérieures qui germaient beaucoup trop tôt à mon gout. Finalement pas de souci vis-à-vis des gelées qu'il y a eu par la suite (c'est descendu jusqu'à -5 -6° je crois début avril). Derniers semis en juin et là, oui, c'est globalement tard, les plants sont souvent petits. Par contre jusqu'aux semis de mi-mai voire fin mai, de bons résultats. Exemple des cornus sanguinea pour lesquels j'avais 4 lots différents :

• Stratifiés en extérieur, semés mi février, pas forcément les plus beaux (trop denses)
• Semés à l'automne 2023, ils sont sortis mi - février début mars, pareil que les premiers
• Semés le 17 avril 2024 en stratif contrôlée, un peu moins denses que les autres, pas les plus beaux non plus
• Semés le 12 mai 2024 en stratif contrôlée, densité de semis meilleure (enfin, après 3 semis !), c'est de très loin les cornouillers les plus jolis, quasiment tous commercialisables.
  Donc pour cette espèce, même mi-mai ça passe très bien, à la fois le printemps a été très froid et très pluvieux, rien ne poussait correctement à part l'herbe, ceux semés tardivement en mai n'ont donc pas loupé grand chose. Ça doit donc dépendre bien évidemment des années, mais sans doute aussi des essences. C'est plutôt la densité de semis qui a conditionné la qualité du plant chez moi cette année.
  Autre exemple sur Pistacia terebinthus, je trouvais lors de mon semis 23 avril que ça ne coquait pas bien et ai divisé mon lot en 2 dont 1 est reparti au frigo pour voir si mon taux de germination était meilleur. Ce lot, semé le 29 mai, donc assez tard, a des plants légèrement plus petits mais la différence n'est pas si flagrante que ça, il y en a environ autant de commercialisables (et pas un meilleur taux de germination par ailleurs).
  Mes Rhamnus cathartica semés fin mai (stratif contrôlée) sont aussi jolis que ceux semés à l'automne 2023 (non stratifiés, enfin, si, mais tous seuls en pleine terre) et qui ont commencé à sortir leurs cotylédons mi-mars.
  J'ai eu des jolis sorbus torminalis semés mi-juin, mais d'un lot avec un taux de germination proche de 0, ils avaient donc de la place. Un autre lot dont le taux de germination, lui, est proche de 100%, semé bien trop dense (je ne m''y attendais pas du tout), bien que semé début mai, sans les éclaircir, je n'en ai quasiment aucun de vendable...
  Donc finalement, viser de semer au plus tôt après les gelées (j'ai visé du mi - avril sur mes stratifs contrôlées) que j'avais en tête n'a pas forcément payé, c'était plutôt la guerre contre les limaces, le chiendent et les champignons tout le printemps plus qu'autre chose... à affiner avec les années !

Bonjour Martin.
Merci pour ces retours d'expériences. Il ne semble effectivement pas décisif d'avancer les dates de stratification, en tout cas pour du semis pleine terre. Les conditions météo doivent pas mal impacter les résultats (cette année très pluvieuse était particulière)
Je pense que pour un schéma type Lachaze comme évoqué dans un autre fil (démarrage en plaques alvéolées sous serre puis repiquage pleine terre), ça peut valoir le coup, le démarrage se faisant dans une atmosphère un peu plus "controlée". Nous testerons cette année et ferons un petit retour.