Flore locale

Base de connaissances sur les végétaux locaux


Sites de collecte

De Flore locale

Parce que la collecte annuelle de fruits et de graines de végétaux indigènes doit être pérenne et respectueuse de ses objectifs de préservation de la biodiversité, le choix et la gestion des sites de collecte est une étape déterminante. Les sites retenus pour la collecte doivent évidemment respecter scrupuleusement le référentiel technique de la marque Végétal local.

Les principes généraux[modifier | modifier le wikicode]

Pelouse sèche en cours d'enfrichement - Site de collecte typique dans le Jura

Les principes généraux sont de ne pas porter atteinte à la pérennité du site, de l’espèce et des individus sur lesquels s'effectue la collecte et d’avoir des garanties aussi fortes que possible sur le caractère indigène des individus en :

  • S’assurant que le site n’est pas un espace réglementé qui pourrait interdire la collecte
  • S’assurant que les sites où se déroulent la collecte et leur environnement immédiat ont des effectifs suffisamment importants de l’espèce en question pour que celle-ci présente une diversité génétique suffisante
  • Ne collectant pas sur les arbres plantés après 1970
  • Ne collectant pas plus de 25% des fruits présents sur chaque individu ou plus de 25% des fruits disponibles sur le site
  • N’effectuant pas de collectes plus de 3 années consécutives sur un même site

Pour vous aider dans votre recherche[modifier | modifier le wikicode]

Cahier des charges des sites de récolte[modifier | modifier le wikicode]

Il existe un cahier technique intitulé “cahier des charges des sites de récolte” téléchargeable sur le site de l’Afac Agroforesteries :

https://afac-agroforesteries.fr/collecte-vegetal-local/

Il date de 2015 et n’a pas fait l’objet d’une mise à jour pour l’instant. Ce cahier dont la lecture est vivement recommandée, voire indispensable, avant de débuter dans l’activité de collecte apporte de nombreux éléments permettant de mieux connaître le territoire où l’on envisage de collecter, d’apprendre à lire le paysage, à bien caractériser un site potentiel. Si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à accompagner une personne expérimentée durant quelques jours voire plusieurs semaines. Cela demande un peu de temps mais celui-ci sera largement “rentabilisé” par la suite grâce aux précieux renseignements ainsi obtenus.

Naturalité d'un site[modifier | modifier le wikicode]

Comparaison carte ancienne (1950-60) actuelle (2015-2020)

L’un des moyens de s’assurer de la naturalité d’un site est de réaliser un comparatif de l’état actuel avec des documents de référence de type cartes de Cassini, cartes d’Etat-major, photographies aériennes… Le portail en ligne “Remonter le temps – IGN” est l’outil adéquat pour cela : https://remonterletemps.ign.fr

Simple d’utilisation, libre d’accès et très complet, cet outil vous offre la possibilité de comparer instantanément des cartes et des photos aériennes de différentes périodes.

Critères indicateurs de l'ancienneté des formations végétales[modifier | modifier le wikicode]

Quelques critères aideront à distinguer les haies plantées, non collectables, des haies “naturelles” ou “anciennes” (plantées avant 1970) sur lesquelles il sera possible de collecter. Un seul de ces critères ne suffit pas à caractériser une haie. Il faut en réunir plusieurs pour se faire une idée assez précise. Et dans le doute, mieux vaut s’abstenir de collecter.

Haies “naturelles” ou plantées avant 1970 Haies plantées
Formation non linéaire qui suit souvent les pentes naturelles Linéarité de la formation
Absence de protections gibier, de piquets de soutien, de

paillage plastique ou naturel (paille, copeaux de bois...).

Présence possible ou traces de protections gibiers, de paillage

naturel (paille, copeaux de bois) ou plastique, de piquets de

soutien

La présence d’espèces non indigènes est rare (mais pas

impossible)

Présence possible d’espèces non indigènes
Nombreuses classes d’âge Arbres et arbustes d’une même classe d’âge
Espèces disposées de manière aléatoire Aménagements séquencés. Par exemple : un plant tous les

mètres et répétition des mêmes séquences de plantation à

intervalle régulier. Le séquençage devient plus difficile à repérer

avec le temps

Plusieurs strates disposées irrégulièrement, (étage de

végétation : buisson, arbuste, arbre) disposés au “hasard”

Une seule strate ou plusieurs strates mais disposée(s) selon une

séquence qui se répète (peu visible au-delà de 20 ans après la

plantation)

Indices de sénescence : cavités dans les gros troncs, présence

de bois morts en abondance (sauf si la haie sert à la production

de bois de chauffage), présence de plantes épiphytes (mousses,

fougères, lichens)

Absence (haies de moins de 10 ans) ou faible présence de bois

morts, peu ou pas de cavités

Présence possible d’arbres fruitiers greffés
Présence de vieux murets en sous étage ou d’espèces comme

le Fragon (Ruscus aculeatus) ou le Groseillier des Alpes (Ribes

alpinum)

Absence

Il faut cependant avoir l’oeil entrainé car une haie “naturelle” mais contenue (taillée) tous les ans peut paraître plus “artificielle” qu’une haie plantée il y a 15 ou 20 ans, mais qui a été laissée en libre évolution depuis lors. Vous pourrez pourtant collecter sur la première (si la taille n’a pas empêché la fructification !) mais pas dans la seconde.

Trucs et astuces[modifier | modifier le wikicode]

Privilégier les sites à proximité (de votre bureau ou de votre habitation)

Au moins dans un premier temps, afin de pouvoir les visiter régulièrement. Pour des sites plus éloignés, il est intéressant de pouvoir compter sur un “guetteur”, une personne ressource que vous pourrez solliciter afin de vous assurer que les fruits sont mûrs et qu’il y en a suffisamment pour “rentabiliser” un déplacement.

Disposer des accords des propriétaires sur des sites régulièrement collectés.

Il est important de s’assurer de l’accord des propriétaires, surtout pour les sites où l’on souhaite revenir régulièrement et de les prévenir de son passage. Il est rare d’obtenir un refus, et c’est même souvent l’inverse : les propriétaires s’intéressent au sujet et signalent ensuite les débuts de fructification ou la réalisation prochaine d’un entretien au lamier. Certains viennent parfois aider pour la collecte. C'est également l'occasion de présenter la marque Végétal local et la démarche et ainsi de faire oeuvre de sensibilisation. N'hésitez pas à prendre les coordonnées des personnes et à leur faire parvenir un petit message de remerciements voire un bilan de l'action de collecte. Ces gestes sont toujours très appréciés et permettent de créer et d'entretenir un réseau d'acteurs valorisant les plants sauvages et locaux. Si le propriétaire n’est pas connu, vous pouvez faire une demande auprès de la mairie en indiquant avec précision la parcelle cadastrale concernée.

Sécuriser vos sites de collecte au mieux.

Pour cela, réalisez, si possible, une convention écrite. Lors de la recherche de vos sites, n’hésitez pas à passer des conventions de partenariat que ce soit avec le public ou le privé : communes, agriculteurs, propriétaires privés, parcs naturels régionaux, Conseil départemental (avec son réseau d’Espaces Naturels Sensibles notamment)…

Disposer de plusieurs sites de collecte pour pallier aux aléas

Il est pertinent de disposer, au fil du temps, de plusieurs sites par espèce car cela permet de collecter des graines (presque) tous les ans, même si un aléa a impacté un ou plusieurs sites : gel sur fleurs au printemps, sécheresse ou passage nourricier de la faune sauvage. Même plus éloignés, ces sites s’avèrent précieux “au cas où”. De plus, la marque demande de ne pas collecter plus de 3 ans de suite sur un même site pour garantir un renouvellement, une forme de rotation de la diversité génétique Végétal local d'années en années.

Calendrier de floraison

Pour vous aider dans vos démarches de repérage, nous vous proposons un calendrier de floraison qui vous permet de connaître les dates prévisionnelles de floraison des espèces présentées sur le site.

Attention, la fourchette est large car dépendante de la situation géographique, des conditions climatiques, dans les faits, cette période est beaucoup moins grande. Chacun pourra, au fil des années, se constituer son propre calendrier en s’aidant de celui-ci, librement téléchargeable au format excel sur : https://afac-agroforesteries.fr/collecte-vegetal-local/

Utiliser les bases de données botaniques

Pour trouver des sites de collecte, il faut rechercher des sites faciles d’accès, diversifiés en espèces à partir des bases de données botaniques existantes, notamment les données librement accessibles des Conservatoires botaniques nationaux qui aident à trouver des communes disposant d’un beau panel d’espèces.

Ensuite, il est nécessaire de prendre le temps de prospecter sur ces communes :

  • pour les espèces faciles - au sens de fréquentes et nombreuses (comme le prunellier, l’aubépine, le sureau, l’églantier, les chênes, …) - c’est à la portée de tous.
  • pour les espèces rares ou disséminées, c’est plus compliqué et la recherche peut vite devenir très chronophage et démotivante. Il s’agit d’espèces inféodées à des milieux très spécifiques, rares sur votre territoire ou qui sont isolées, c’est-à-dire que les individus ne sont pas en groupe, mais qu’on en trouve çà et là, très disséminés, dans les haies. Il faut collecter sur au moins 30 individus pour que le lot soit accepté sous la marque Végétal local.

Pour ces espèces, une fois identifiées les communes via les bases de données existantes, il est possible de faire des repérages dans le paysage en suivant les floraisons au printemps ou les feuillages d’automne.

Les outils d'aide à la détermination

Flores, associations de botanique, outils numériques. Les aides sont nombreuses. La page Outils d'aide à la détermination y est consacrée.


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